Marguerite: la traversée

série balado en 4 épisodes

Épisode 1

Lors d’une visite guidée sur l’Histoire autochtone à Montréal dans le Vieux-Montréal, Émilie entend pour la première fois le nom de Marguerite Duplessis. Au coin des rues St-Sulpice et St-Paul, à l’endroit même où Marguerite a habité une bonne partie de sa vie au 18e siècle, elle écoute l’histoire de cette jeune femme de 22 ans, qui en 1740, est la première esclave et la première personne autochtone à avoir recours à la justice pour faire reconnaître sa liberté. Cette rencontre avec cette histoire est un choc pour Émilie qui n’en avait jamais entendu parler. Comment est-ce possible? Pourquoi le nom de Marguerite Duplessis est-il inconnu de tous? Pourquoi n’apparaît-il nulle part? À la suite de cette découverte, Émilie n’a de cesse d’en apprendre plus sur l’histoire de Marguerite Duplessis. Son enquête, sur les traces de Marguerite, la mène à la rencontre d’historien·ne·s, de spécialistes, d’activistes, qui lui en apprennent davantage sur l’histoire occultée de l’esclavage en Nouvelle-France et plus particulièrement celle de l’esclavage des Autochtones.

Dans ce premier épisode, Émilie rencontre l’historien américain Brett Rushforth, l’avocate métis et spécialiste en droit autochtone, Signa Daum Shanks, l’artiste et historien Webster, référence sur l’Histoire des personnes noires au Québec et en Amérique française, l’historienne québécoise.

Épisode 2

En 2014, Émilie Monnet commence ses recherches sur Marguerite Duplessis et présente pour la première fois une performance artistique autour de la figure de Marguerite. Cette même année, le corps sans vie de Tina Fontaine, une jeune fille anishnaabe de 15 ans, est retrouvé dans une rivière au Manitoba. Cet événement marque le début de la mobilisation populaire au pays. On demande la mise en place d’une Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues, ce que le gouvernement refuse tout d’abord, avant de lancer l’enquête en 2015.

Dans ce deuxième épisode de Marguerite, la traversée, Émilie Monnet trace des parallèles entre la vie et le parcours de Marguerite Duplessis et la cause des femmes, et plus particulièrement des femmes autochtones, aujourd’hui. La traversée de Marguerite, des Grands Lacs jusqu’à Montréal, puis de Montréal jusqu’en Martinique, fait écho au trafic sexuel au Canada qui touche en majorité des femmes autochtones. Accompagnée de ses invité·e·s, Émilie parle de la tragédie des femmes disparues, de la marchandisation et de l’objectification dont sont encore victimes aujourd’hui les femmes autochtones, mais aussi de solidarité, de résilience, de résistance et d’audace.

Émilie rencontre Bridget Perrier, activiste anishnaabe et fondatrice de l’organisme SexTrade 101; Jessica Quijano,  coordonnatrice du projet Iskweu du Foyer pour femmes autochtones de Montréal; Michelle O’bonsawin, juge à la Cour supérieure de Justice de l’Ontario, le juge Jacques Viens, et une femme inuk vivant à Montréal.

Épisode 3

Dans l’épisode 3 de Marguerite: la traversée, Émilie se questionne sur sa légitimité à «raconter» l’Histoire. Comment parler de l’Histoire si on ne sait pas tout? Dans une véritable quête de vérité, Émilie tente de combler certains «trous» dans l’histoire de Marguerite Duplessis à travers des archives, des bribes d’informations lues dans des documents. Elle se rend à Québec, aux Archives nationales, et consulte pour la première fois les documents d’époque qui portent la signature de Marguerite Duplessis, dont, la transcription de son procès.

Quand il reste peu de traces écrites ou que les écrits ont été filtrés, déformés, comment fait-on pour accéder à la mémoire? L’oralité, qui est au cœur de la culture autochtone, a-t-elle sa place quand on cherche à retracer l’Histoire? La seule vérité historique est-elle celle que l’on trouve écrite dans les archives?

Émilie s’entretient avec les historiens Médérik Sioui et Brett Rushforth; le sociologue Philippe Néméh-Nombré et l’historienne Dominique Deslandres.

Épisode 4

Dans le quatrième et dernier épisode de Marguerite: la traversée, Émilie Monnet raconte son voyage en Martinique, là où Marguerite fut déportée et a fini sa vie, pour tenter de combler les trous dans son histoire et de savoir ce qui lui est arrivé après son procès. En partant sur les traces de Marguerite, ce sont aussi les liens historiques très forts qui existent entre le Québec et la Martinique qu’elle découvre, notamment en lien avec l’esclavage. Révéler cette histoire douloureuse partagée peut-elle donner de la force aux communautés concernées?

Pendant ce voyage en Martinique, Émilie réalise qu’elle ne saura peut-être jamais comment Marguerite a fini sa vie, ni où repose ses ossements, mais que par ses recherches et son épopée à travers le temps, elle souhaite honorer Marguerite Duplessis et son courage, ainsi que toutes les personnes qui ont été arrachées à leur terre pour être mises en esclavage.

Avec les témoignages des historiens Brett Rushforth et Gilbert Pago, du  journaliste et écrivain Serge Bilé, de l’ethno-musicologue martiniquaise Dominique Cyrille et de la psychologue wendat Anik Sioui.