(crédit photo : Pascal Gely / Hans Lucas)
⬥ Grâce d’un spectacle choral, ardent et volontaire, Émilie Monnet ressuscite Marguerite Duplessis, le temps d’une heure volcanique, des cendres de l’oubli.
Sans jamais céder à la violence d’un réquisitoire, théâtre, danse et chants aux intonations [autochtones] et contemporaines, voire grégorienne le temps d’un procès évoqué recto tono, Marguerite : le feu est un mémorial pétri d’humanité. Mais c’est aussi un sursaut éruptif quand explose, à l’image d’un volcan, ce qui demeure depuis trop longtemps enfoui sous les cendres de l’histoire.
Le jour du seigneur, « Marguerite : le feu » ou la résurrection des cendres de l’oubli, juillet 2023
⬥ Malgré la rareté des sources, l’artiste multidisciplinaire franco-anichinabée restitue le fruit de sa quête mémorielle dans une pièce à mi-chemin entre documentaire et performance. […] La mise en scène redessine le passé colonial grâce à une synesthésie captivante de paysages sonores et visuels.
Callysta Croizer, Les échos, Avignon 2023 : Marguerite attise le feu de l’histoire coloniale, 10 juillet 2023
⬥ L’injustice d’un procès, dont l’issue est écrite d’avance, est palpable dans les danses enflammées mêlées à une langue juridique incompréhensible tournée en dérision face à l’absurde camusien du combat de Marguerite. Le sentiment d’injustice se mue en colère puis en rage. Les actrices vous regardent droit dans les yeux. On éprouve leur colère, leur incompréhension, leur tristesse.
Garis Gentet, L’humanité, Marguerite : le feu – un volcan gronde, 9 juillet 2023
⬥ Dans une scénographie qui évoque la poupe d’un bateau , mais aussi les maisons des esclaves qui brûlent, [les interprètes] rendent hommage à leur ancêtre entre récit et chant. Le spectacle de toute beauté fait ainsi office de célébration du courage de cette femme.
Hélène Chevrier, theatral-magazine.com, Marguerite : le feu – la révolte d’une esclave oubliée, juillet 2023
⬥ Ce spectacle n’est pas une enquête, ni un contre procès. C’est un chant d’amour et de deuil et de larmes, un puissant oratorio. L’impossible portrait parlé-chanté d’une Antigone autochtone. Une « partition » qui soit « une façon de se réapproprier l’ Histoire » nous dit la canadienne Emilie Monnet à l’origine du projet.
Jean-Pierre Thibaudat, blog Mediapart.fr, Avignon – La véridique histoire inachevée de l’autochtone Marguerite Duplessis, 10 juillet 2023
⬥ Émilie Monnet […] nous offre un spectacle puissant qui mêle chants, danses, déclamations au cours duquel on découvre les fragments de la vie de Marguerite mais aussi la noirceur de cette domination esclavagiste qui réduit les individus au rang d’objets.
Cette performance multidisciplinaire est menée d’un seul trait, sans temps mort, comme stimulée par l’urgence de ce propos brûlant, par quatre interprètes.
Emilie Monnet offre ainsi une performance collective d’une grande beauté formelle et chargée d’émotions, un feu jailli depuis près de trois siècles et un cri pour la justice.
Jean-Louis Blanc, Inferno-magazine.com, Marguerite : le feu – Une superbe performance collective, juillet 2023
⬥ Un travail conséquent est fait sur les mots, la diction et le rythme d’élocution. Les mots prononcés, répétés, chuchotés, criés, s’immiscent dans nos têtes. Le nom « Marguerite Duplessis » continuera à faire écho dans la tête des spectateurs. […] Un travail de chœur remarquable qui laisse aussi place à la singularité de chacune.
Ici, passé, présent et futur se mêlent au service de la mémoire. Des rituels de danse et de chant traduisent toute la rage et appellent à l’imaginaire collectif du passé et de la culture autochtone. Ces moments-là sont forts, chargés d’histoire, de rage, d’espoir dans le désespoir.
Héloïse Kupfer, Maze.fr, Marguerite : le feu – Un phoenix au féminin, 18 juillet 2023
⬥ Pari relevé pour Émilie Monnet au prestigieux Festival d’Avignon ! L’artiste québécoise d’origine anichinabée a reçu un accueil chaleureux lors de la première de sa pièce Marguerite : le feu, présentée vendredi [7 juillet] au Théâtre Benoit-XII.
Stéphanie Morin, La Presse, Émilie Monnet, éveilleuse de conscience, 11 juillet 2023
⬥ Émilie Monnet « invente » ici (comme on invente un trésor) une mise en jeu flamboyante, faisant vibrer les corps et les âmes, afin de célébrer sur un plateau de théâtre l’énergie exemplaire de cette jeune femme du XVIIIe siècle férue de liberté.
Quatre interprètes […] vont faire entendre une heure durant l’impensable de la discrimination raciale, celle d’hier et d’aujourd’hui. Au travers de chants et de cris dansés, de paroles s’élevant comme des incantations, de mots crus évoquant sans concession leur sort passé et présent, elles portent haut la révolte des insoumises de toutes les époques, insoumises dont Marguerite est l’étendard.
Les quatre interprètes faisant chorus renvoient au chœur grec chargé d’initier la tragédie à l’œuvre en la commentant. Elles ne forment qu’une seule et même entité dont les voix en écho s’emploient à sculpter le portrait de Marguerite au travers de traces présentes.
La revue du spectacle, « Marguerite : le Feu » Itinéraire d’une autochtone québécoise, une lutte exemplaire pour s’affranchir des fers, juillet 2023
⬥ Poignant, poétique, éloquent.
Claudine Arrazat, critiquetheatreclau.com, Marguerite : le feu Émilie Monnet, 16 juillet 2023
⬥ L’histoire coloniale se mêle à la contemporanéité du propos. Marguerite le feu porte la parole d’autochtones d’hier et d’aujourd’hui à travers une performance aussi politique que métaphysique.
Sophie Trommelen, artsmouvants.com, Marguerite : le feu Émilie Monnet, 26 juillet 2023